Un collectif toujours très mobilisé

Associé à LAB, la FSU, Solidaires et la CGT-construction, le collectif 22 Bergeret prépare l’hommage à Mohamed Kichouhi, mort au travail le 9 mars 2022.

Il y a bientôt deux ans un grutier trouvait la mort à hauteur à hauteur du boulevard Alsace-Lorraine, dans le quartier Saint-Esprit. RAMDAM s’associe à la peine de sa femme, de ses enfants et de sa famille et constate avec plaisir, à l’heure où les accidents du travail se multiplient en France, que le collectif Bergeret constitué peu après cet accident, n’oublie pas non plus ce malheureux grutier. Lors de la conférence de presse tenue le mars, le collectif a réitéré son souhait qu’une plaque définitive soit installée sur le bâtiment dès son inauguration.

Le collectif a profité de la présence de la presse pour faire le point sur les combats qu’il mène. Pour mémoire, le jeudi 12 octobre 2023, le Collectif avait convié à sa réunion la mairie de Bayonne, l’EPFL (Etablissement Public Foncier Local), DomoFrance et le COL (Comité Ouvrier du Logement).

La mairie de Bayonne fait toujours la sourde oreille

Comme nous l’avions déjà raconté dans ce blog, la mairie de Bayonne refuse toujours de réviser le permis de construire ou de remettre en cause son projet :

      De nombreux autres points ne semblent pas émouvoir nos édiles, comme les inondations ou l’état des sols qui ont nécessité la mise en place de pieux pour soutenir la dalle.

      Sur le plan hydrologique, le COL a accepté qu’une étude hydrologique soit menée. Le collectif 22 Bergeret attend toujours de la recevoir, car il serait inconcevable qu’aucune étude chiffrée n’ait été réalisée alors que la dalle est déjà coulée ! Ce bâtiment bayonnais n’est pas un palais bâti en trois mois pour Cléopâtre par Amonbofis, son architecte, ou pire encore par l’architecte jaloux Numérobis !

      Une plaque provisoire a été fixée sur les portes du chantier.

      Des appels d’offre rédigés à la « va-vite »

      Le collectif 22 Bergeret rappelle qu’il faut plus de sérieux dans la rédaction des appels d’offre et par conséquent dans celle du cahier des charges :
      – Interrogés, les habitants du quartier ont souhaité qu’une parcelle de terrain soit consacrée à un jardin mémoriel accessible à tous en souvenir de Mohamed.
      – La commercialisation des logements s’est faite dans une opacité remarquée par le collectif.

      – Le collectif demande à être informé de manière transparente sur la sécurité de ce projet qui impacte aussi les autres bâtiments.

      De nombreux autres points ne semblent pas émouvoir nos édiles, comme les inondations ou l’état des sols qui ont nécessité la mise en place de pieux pour soutenir la dalle.

      Sur le plan hydrologique, le COL a accepté qu’une étude hydrologique soit menée. Le collectif 22 Bergeret attend toujours de la recevoir, car il serait inconcevable qu’aucune étude chiffrée n’ait été réalisée alors que la dalle est déjà coulée ! Ce bâtiment bayonnais n’est pas un palais bâti en trois mois pour Cléopâtre par Amonbofis, son architecte, ou pire encore par l’architecte jaloux Numérobis !

      La sécurité sur le chantier

      Le collectif demande de vérifier que les sous-traitants appliquent les règles impératives de sécurité du cahier des charges, « au besoin par la contrainte, ce qui pourrait faire avancer la société concernée ». En effet, il semble qu’ils ne soient soumis à aucune évaluation ni même à des contrôles réguliers. Toutefois depuis son action en 2023, le collectif a « constaté un mieux depuis la reprise du chantier ». Cependant ayant interrogé un chef de chantier qui, désolé, aurait dit : « on va faire le mieux possible », il ne peut que s’interroger. Est-ce vraiment une explication suffisante ? Enfin les décideurs, souvent ignorants des contraintes ou de la connaissance du métier de la construction, sont beaucoup plus intéressés par les enjeux financiers que par la sécurité des ouvriers.

      La sécurité autour du chantier

      À l’initiative des riverains et du collectif, le COL devait mettre en place deux ouvertures séparées pour les entrées et sorties des véhicules du chantier, ce qui n’est pas fait. Des plots disposés devant la palissade du chantier se retrouvent, par grand vent, au milieu de la chaussée du boulevard Alsace-Lorraine, mettant en colère les automobilistes et les riverains. Ces derniers se sont plaints du bruit la nuit au point d’en appeler la police.

      Des membres du collectif 22 Bergeret.

      Imaginez que l’entreprise qui a coulé la dalle de béton, travaille de 06h00 le matin jusqu’à tard le soir. Tard est un euphémisme ! Si 22h15 est une heure convenable pour un tapage nocturne, « travailler à cette heure est illégal sans avoir déposé une déclaration en mairie ». Ce n’est jamais évoqué concrètement, le personnel du chantier le supporte difficilement, pris qu’il est entre assumer la sécurité du chantier, respecter les délais et subir les pressions du maitre d’œuvre, des politiques et des donneurs d’ordre.

      La situation financière

      Comme les appartements semblent être tous vendus, les propriétaires ont hâte de se retrouver chez eux. Aussi, le donneur d’ordre met la pression sur les sous-traitants, et les politiques ne sont pas en reste, des élections sont en vue ! Certes ce projet participatif pour personnes âgées peut valoriser la ville mais faut-il que cela se fasse au détriment de la sécurité ?

      La situation judiciaire

      Suite au décès de Mohammed, une enquête judiciaire est en cours :

      – Le rapport d’expertise provisoire, parvenu au collectif, confirme que l’accident s’est produit «  sous  » la responsabilité de la société LAPIX. Mais ce sera à la justice de définir si c’est «  avec  » la responsabilité de cette entreprise, ce qui change notablement les choses.

      – Le rapport définitif semble avoir été transmis au juge mais pour des raisons de confidentialité il n’est pas rendu public. Le juge établira la culpabilité de chacun.

        Or comme il n’y a pour l’instant aucun coupable avéré, les travaux ont repris à la satisfaction de la mairie de Bayonne, du COL et de DOMOFRANCE. Une satisfaction que ne partagent pas totalement les riverains

        Dominique DE LA MENSBRUGE

        Un rassemblement est prévu par le collectif « 22 Bergeret » devant le 32, boulevard Alsace-Lorraine à Bayonne le 9 mars 2024 à 11h00, en hommage au grutier.

        Laisser un commentaire

        Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.