La nouvelle virevolte d’Arosteguy

Après le BO où elle s’est subitement rabibochée avec les Gave, la maire de Biarritz a annoncé son intention de ne pas organiser de referendum sur Le Palais. Contrairement à ses promesses.

Soit Maider Arosteguy a été championne de France de gymnastique pour oser de telles pirouettes, soit elle est dotée d’un conseiller en communication qui n’a pas une connaissance très développée des Biarrots. Pour la deuxième fois cette année, la maire de Biarritz effectue une volte-face absolue en s’imaginant que personne ne va réagir. Ce qui semble très naïf.

En juillet dernier, après avoir reçu Louis-Vincent Gave en tête à tête, Maider Arosteguy était sortie de son bureau en décrétant la réconciliation générale avec la famille Gave et en plantant là, comme des vieilles chaussettes usagées, les historiques avec lesquels elle s’affichait peu avant comme Couzinet, Thion, ou Yachvili. Une attitude d’autant plus surprenante que Madame le maire, qui en connaît un rayon en matière de communication, pouvait très bien revenir en tribune d’honneur à Aguilera en arguant du fait que la Ville verse un million d’euros par an au Biarritz Olympique et que, soucieuse des deniers publics, elle préfère être présente pour s’assurer que le trublion Aldigé n’attente pas trop à l’image de la Ville.

Même sentiment de malaise, lundi 18 décembre, lors du conseil municipal qui proposait à l’opposition et aux citoyens intéressés, le débat d’orientation budgétaire et les commentaires suite au rapport de la chambre régionale des comptes préconisant de vendre L’Hôtel du Palais.

Si le premier débat a été plus que prévisible, la majorité se glorifiant de sa « prudence » et l’opposition déplorant « le manque d’audace et de vision », la seconde discussion, de très bonne tenue, a été l’occasion d’une annonce fracassante de Maider Arosteguy. Alors qu’elle s’était opposée au montage financier et au bail emphytéotique de 75 ans lorsqu’elle était dans l’opposition, alors qu’elle avait toujours promis d’organiser un referendum pour savoir si les Biarrots souhaitaient vendre le Palais, Maider vient de donner corps une fois de plus au vieil adage qui veut que les promesses n’engagent que les imbéciles qui y croient en repoussant l’idée d’une référendum à un prochain mandat.

Que de phrases emberlificotées pour dire que la promesse faite aux Biarrots ne sera pas tenue ! Heureusement pour Maider Arosteguy, une partie de l’opposition actuelle était sous les ordres de Veunac et avait ratifié à l’époque le scandaleux montage financier qui ôte toute valeur marchande à l’Hôtel du Palais et le rend invendable. Patrick Destizon se contente donc de maugréer que « la Chambre régionale des Comptes sort de son rôle », tandis que Guillaume Barucq regrette que « l’État n’ait pas versé un euro à la ville après le G7 », en oubliant de dire que Veunac était tellement soucieux de sa réélection et d’obtenir l’investiture En Marche, qu’il n’a rien demandé, laissant les Biarrots payer ce grand raout international.

Heureusement, Lysiann Brao va remettre Le Palais au centre du village en s’indignant qu’il n’y ait « pas de referendum pour le plus grand projet financier de la Ville »

Et puis, surprise du soir, Nathalie Motsch qui n’a toujours pas compris que la présence au conseil municipal n’était pas une option, arrive en retard mais nous livre une intervention étincelante comme elle en est capable, son combat contre « le casse du siècle » consistant à céder des parts à Decaux par le biais d’un bail emphytéotique de 75 ans, restant à l’évidence le meilleur de son parcours politique.

Alors que les Biarrots ont déjà sorti de leur poche 23,4 millions d’euros pour que les plus riches puissent continuer à se baguenauder l’été à L’Hôtel du Palais, alors que le modèle économique reste opaque, alors que Le Palais est devenu invendable… sauf pour Decaux, actionnaire minoritaire qui pourra quasiment l’acheter au prix qu’il le souhaitera, c’était plus que jamais le moment de consulter les Biarrots et d’établir une feuille de route commune entre les citoyens et le maire, même s’il faudra sans doute guetter longtemps une opportunité pour vendre l’encombrant palace. Bien sûr que les erreurs calamiteuses du duo Veunac-Lafite seront difficilement réparables, bien sûr que Le Palais vaut beaucoup moins qu’en 2014 quand les Qataris étaient prêts à mettre 200 millions d’euros pour acquérir le palace, mais, quand on se veut le chantre de la démocratie participative comme Maider Arosteguy, ne pas s’enquérir de l’avis des Biarrots sur cet encombrant palace qui les ruine s’avère une faute politique majeure.

Jean-Yves VIOLLIER

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