Lors du dernier conseil municipal de Biarritz, les citoyens en ont beaucoup appris sur la future auxiliaire de la police municipale et très peu sur le cadeau de 140 000 euros fait à l’exploitant du cinéma Le Royal.
Ce magnifique appartement un peu vétuste avec vue océan vous fait rêver même si vous êtes bien incapable de payer les 5 912 euros de loyer mensuel demandé, soit 70 950 euros annuel. Heureusement, vous avez de l’imagination et un culot d’airain. Vous proposez donc au propriétaire de rénover entièrement son bien à vos frais, moyennant un loyer ramené à… 100 euros par mois le temps des travaux. Et puis, au bout de deux ans, alors que vous n’avez même pas sorti le tournevis de la caisse à outils, le propriétaire vient vous signifier votre congé en se disant ravi de vous avoir connu, et vous laisse partir sans vous demander le moindre dédommagement. Impossible, me direz-vous… Vous avez partiellement raison : jamais un père de famille bon gestionnaire n’accepterait une négociation aussi désavantageuse pour lui, mais à Biarritz tout est possible, comme l’a encore confirmé le conseil municipal du 24 novembre où la langue de bois et le mépris total du contribuable ont particulièrement fait bon ménage, malgré les protestations justifiées de l’opposition.
https://www.biarritz.fr/mairie-/-herriko-etxea/le-conseil-municipal/conseils-municipaux
De l’information, le contribuable biarrot en a eu à foison pourtant, mais peut-être pas sur les sujets qui l’intéressaient. L’adjointe à la Sécurité, Martine Vals, a ainsi longuement détaillé l’arrivée de Tania, chienne berger Malinois, qui va remplacer Tyron, atteint par la limite d’âge, pour accompagner la police municipale en ronde de nuit. Et, cerise sur la croquette, nous apprenons qu’elle est née le 7 janvier 2022 et que son numéro de puce est le 250 269 122 24 72 (L’élue ne nous précise pas si le signe astral de l’auxiliaire de police est Capricorne ascendant Balance). N’en jetez plus !
Étoile cinéma se remplit les poches et s’en va
Un déluge de précisions qui provoque un peu de malaise après le long débat initial sur la reprise du cinéma Le Royal où la majorité municipale s’est surpassée en matière d’opacité. Mais rappelons un peu les faits pour ceux qui ont oublié. Jusqu’en 2021, une association 1901 bénéficie d’une Délégation de Service Public (DSP) pour gérer le cinéma. Bien entendu, cette association n’a pas les moyens de le rénover, mais elle présente un solde positif de 162 000 euros et sa programmation satisfait tout le monde. Coup de théâtre, en 2021, la majorité municipale décide de faire appel à un distributeur professionnel, la SAS Étoile cinéma, et de lui accorder un bail emphytéotique de 40 ans, malgré la désastreuse initiative du même ordre faite par Michel Veunac avec L’Hôtel du Palais. Le loyer annuel sera de 70 950 euros, soit 5 912 € par mois, mais la société, en contrepartie de la réalisation de travaux estimés à 1,8 millions d’euros, versera les huit premières années un loyer symbolique de 1 200 euros annuels, soit 100 euros par mois.

Et c’est là que l’on retrouve la comparaison avec le locataire qui ne tient pas ses engagements ! Constatant que le distributeur ne respecte pas ses engagements, la mairie aurait pu résilier le bail emphytéotique et demander des indemnités. Au lieu de cela, Étoile cinéma se remplit les poches sur chaque billet vendu (plus de 100 000 clients par an) sans rien reverser à la ville et cède ses actions à quatre sociétés de distribution. (Avec bénéfice ? La mairie affirme ne pas le savoir). Voilà 140 000 euros de bel argent des contribuables biarrots qui s’envolent et il faudrait se contenter de lever les bras au ciel en estimant que c’est la faute à pas de chance !
Destizon : « Une proposition de délibération assez invraisemblable »
Fort légitimement, l’opposition s’indigne. Corine Martineau attaque : « Je vous l’avais dit. Vous faites toujours les mauvais choix avec des acteurs qui ne sont pas les bons ». Patrick Destizon évoque pour sa part « une proposition de délibération assez invraisemblable » et avoue sa consternation : « Voilà une étrange façon de récompenser un délégataire défaillant » et Sébastien Carrère résume le sentiment général « Qu’avons-nous à gagner dans cette affaire ? Rien ! »
Avec un toupet qui force l’admiration et qui n’est pas sans rappeler les grandes heures de Michel Veunac, Maider Arosteguy répète sur tous les tons que « les services juridiques ont tout bordé » avant d’énoncer quelques magnifiques contre-vérités : « La DSP ne fonctionnait pas. L’exploitant retenu était le seul spécialisé en Art&Essai ». (L’encadré à la fin du texte, signé Philippe Morel, vous prouvera le contraire) La première magistrate de Biarritz n’hésite pas non plus à faire une prophétie fort discutable : « Avec ce vote, il y a une continuité, elle est qualitative ». Mais la prime du toupet revient sans conteste à cette affirmation de Super-Maider : « ça ne coûte rien à la Ville qui n’a pas les moyens de gaspiller l’argent public » La majorité municipale s’assoit sur 140 000 euros qui n’auraient vraiment pas fait de mal aux Finances et il faudrait applaudir ?
L’ensemble de l’opposition, par l’intermédiaire de Patrick Destizon annonce demander au préfet un « contrôle de légalité » de cette délibération et se réserve le droit de saisir le tribunal administratif.
RamDam 64-40 ne peut qu’approuver.
Jean-Yves VIOLLIER

Maider Arosteguy a semblé à la peine pour convaincre, lors du dernier conseil municipal.
Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup…
Fin connaisseur de la vie municipale, Philippe Morel, ancien adjoint de Didier Borotra et membre fondateur de RamDam, s’indigne.
Le conseil municipal de Biarritz vient d’autoriser l’exploitant actuel du cinéma Le Royal, la SAS Etoile Cinéma, à vendre ses parts sociales à quatre sociétés qui assureront conjointement l’exploitation. Le titulaire actuel du bail emphytéotique administratif (BEA) n’a pas rempli la condition majeure qui lui incombait, à savoir effectuer des travaux de rénovation pour un montant de plus de 1,6 M d’euros HT.
Faute de réalisation de ces travaux la Ville était en mesure de mettre fin au contrat la liant à Étoile Cinéma. Elle préfère abandonner la solution d’un nouvel appel à projet pour autoriser Étoile Cinéma à céder ses droits aux nouvelles entités juridiques.
Sans connaître le montant de la transaction, sans connaître la part de chacune de ces sociétés dans la répartition du capital, sans rien savoir de leur projet de rénovation et d’exploitation des trois salles municipales, la Ville vient de donner un blanc sein a cette transaction opaque !
Le manque de transparence dans ce dossier est inquiétant.
Pour quel motif refuser de donner à l’assemblée communale des réponses claires et précises à ces interrogations légitimes ? On retrouve avec l’un des nouveaux repreneurs un candidat qui n’avait pas été retenu lors du premier appel à candidature, François-Xavier Menou. Pour quel motif le retrouve-t-on aujourd’hui comme actionnaire cocontractant et dans quelle proportion ? Là encore nous ne savons rien et l’opacité réside dans la gestion de ce dossier.
Le Royal avait été géré auparavant par une association loi 1901 dans la transparence totale et à la satisfaction des cinéphiles de Biarritz. Son dernier président Jean-Marie Tixier a même remis un chèque de 162 000 € lors de la remise des clés à la ville, preuve d’une gestion saine.
Comme le titre le journal « Sud-Ouest » c’est un « Coup de théâtre pour le Royal », mais comme souvent au cinéma ce n’est qu’une nouvelle prise, car le clap de fin n’est pas pour demain.
Philippe MOREL
François Xavier Menou, membre de l’équipe du Festival Biarritz Nouvelle Vague, lancé cette année par M.Arosteguy https://presselib.com/article/nouvelles-vagues-une-aventure-incroyable-vue-par-francois-xavier-menou
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Est-ce un cas unique à travers toutes ces couches locales et nationales ? NON c’est une « maladie » bien Républicaine ou alors est-ce cela la démocratie qui permet à tous les fainéants, incompétents, irresponsables voir escrocs à se mettre en politique là ou l’argent coule à flots sans comptes à rendre ni aucune responsabilité à l’image de ceux qui font péter le 49.3 à répétition pour soit disant engager leur responsabilité. Ou alors simplement la conséquence de ce qui a été prôné il y a quelques années à grands renforts médiatiques « La Démocratie a un coût » ! Ou encore comme l’a claironné le Directeur de la Caisse des Dépôts lors du récent congrès des Maires « les collectivités locales ne font pas assez de Dettes » !
Tout cela restera sans réponse ou sera validé par la commission d’éthique de ces mêmes structures comme les nombreux voyages que s’offrent toute cette classe Politique de tous poils, voyages en avion bien entendu pour aider à la transition écologique là ou les milliards sont eux aussi écologiques.
En résumé, les Taxes locales sont elles bien réelles et ne cessent d’augmenter de manière exponentiellement durables.
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