18 mois, après la chute d’une grue sur un chantier dans le quartier Saint-Esprit et le décès du grutier, le Collectif a organisé sa deuxième réunion publique le jeudi 12 octobre.
Le collectif Bergeret ne désarme pas, malgré le temps qui passe. L’enjeu de la réunion du 12 octobre était d’informer les habitants du quartier et de dialoguer avec eux. À l’aide d’un Power Point très habilement réalisé par Pascal, l’assistance composée d’une quarantaine de personnes a pu suivre le déroulement des faits, du début désastreux du chantier de construction entre l’Adour et le boulevard Alsace-Lorraine jusqu’à la destruction totale d’un appartement de la résidence du Carré Saint-Esprit, suite à la chute de la grue.
Où en est on aujourd’hui ?
Depuis quelques semaines, un échafaudage est enfin dressé sur la résidence endommagée et les travaux de réhabilitation vont pouvoir commencer. Le rapport de l’expert concernant l’accident est toujours en cours et les évaluations des sols pas totalement terminées. Jusqu’à ce jour, aucune concertation pourtant demandée par le Collectif Bergeret n’a reçu de réponse de la mairie de Bayonne.
Les souhaits des Spiritains
Le Collectif a recueilli en mai juin, lors d’un sondage effectué dans le quartier, les demandes des personnes qui y vivent, qui y travaillent ou qui y passent. La préoccupation principale concerne bien évidemment le logement, avec davantage de locations, pour les jeunes, les familles et les séniors. Des espaces verts, pour se retrouver, pour se détendre, pour respirer et faire jouer les enfants sont aussi souhaités. De l’avis général, ce qui fait le charme de Saint-Esprit, c’est le côté petit village. Le quartier a une âme et les habitants s’y plaisent beaucoup. C’est pour ça, qu’ils aimeraient conserver les maisons individuelles typiques ou les petits ensembles de trois étages maximum.
Que demande le Collectif ?
Le collectif réitère une fois de plus sa volonté de voir aboutir une concertation amenant à une révision du permis de construire, afin de consacrer une parcelle de terrain à un jardin mémoriel accessible à tous. Un homme est mort à cet endroit-là et on ne doit pas l’oublier. La concertation doit aussi permettre de revoir la commercialisation des logements, de façon équitable, en offrant la possibilité d’être locataire ou d’accéder à la propriété (actuellement le projet de Domofrance et du Col prévoit 45 logements en accession à la propriété, aucun en location).

Les riverains demandent qu’un espace mémoriel soit aménagé en mémoire du grutier décédé (Danielle Bonnardet)
La concertation doit enfin s’inspirer de ce qui se fait dans d’autres communes du Pays Basque, concernant l’habitat collectif et locatif des séniors. Les habitants de Saint-Esprit, pour éviter tout nouveau drame, veulent une information transparente sur la sécurité et la faisabilité du projet.
Que répondent les acteurs du projet ?
Le Collectif a convié à cette réunion la mairie de Bayonne, l’EPFL (Etablissement Public Foncier Local), Domofrance et le COL (Comité Ouvrier du Logement) afin d’engager la discussion. Les débats n’ont pas été houleux mais n’ont pas été non plus déterminants sur l’avenir du chantier. Visiblement, pour les partenaires du projet, le seul souci est que le projet tel qu’il a été défini, redémarre et c’est tout. Par ailleurs, les seniors qui à ce jour sont déjà propriétaires ou locataire, pour l’une d’entre elles, piaffent d’impatience pour entrer dans leur bien côté Adour (immeuble sous l’égide du COL, dont les appartements ont été attribués, on ne sait comment à l’ association Âge et Partage).
Match de retour
Le Collectif marque des points tout de même, car après avoir été ignoré par la mairie et les bailleurs sociaux durant plus d’un an, il semble que le caillou dans la chaussure dérange maintenant sérieusement. La preuve : lorsque le Collectif a distribué des tracts annonçant sa réunion publique du 12 octobre, la mairie a aussitôt réagi en annonçant de son côté, une réunion publique le 16 octobre à 19h15 à la salle Sainte-Ursule.
Le Collectif souhaite que les Spiritains viennent nombreux pour participer à cet échange. Sera-t-il à la hauteur de leurs attentes ?
Danielle BONNARDET