Deuxième volet de notre série sur les challengers de l’élection sénatoriale. L’élue France Insoumise d’Anglet est ravie de cette campagne électorale qui lui permet de partager ses convictions.
Pas simple de faire campagne quand on travaille ! Pendant que des sénateurs sortants vont discuter chaque jour avec des grands électeurs, Sandra Pereira-Ostanel jongle entre l’élection sénatoriale à venir, son rôle d’opposante coriace au sein du conseil municipal d’Anglet et son emploi au sein du conseil départemental où elle s’occupe de la petite enfance. « Un sujet dont personne ne parle jamais alors qu’il y aurait tant à dire sur les crèches ! Je ne vais surtout pas me plaindre alors que j’ai un métier qui me passionne, mais pour la campagne électorale des élections sénatoriales je n’ai pas pu prendre de vacances, car mon crédit de jours disponibles était un peu épuisé avec les élections législatives de 2022 ». La candidate France Insoumise avait été la surprise de cette élection en finissant avec 25% des suffrages exprimés, deuxième de cette élection derrière Florence Lasserre.
« En terre de mission »
Dire pour autant que Sandra Pereira-Ostanel, « Portugaise d’origine, née à Bayonne » se voit entrer triomphalement au Palais du Luxembourg dans les prochaines semaines serait très exagéré. « Je n’ai pas beaucoup de temps disponible et je vais organiser cinq réunions pour débattre avec des grands électeurs ».

Échange passionné entre Pascale Viot de Ramdam et Sandra Pereira-Ostanel.
Pour cette ancienne militante socialiste qui a rejoint le parti de Jean-Luc Mélenchon il y a une dizaine d’années, la question de participer à l’élection sénatoriale ne soulevait pas le moindre doute, même si son parti souhaite, tout comme elle, une VIe République et la disparition du Sénat. « On y va et on voit ce qui va se passer » annonce la candidate avec le sourire d’un rugbyman bayonnais prêt à piétiner l’ogre toulousain. L’élue angloye sait que les grands électeurs sont plutôt frileux et à droite, mais, un peu à l’image de ces joueurs de rugby mis en joie à l’idée d’une future castagne, elle se dit « déterminée et consciente d’être dans une terre de mission », heureuse de la « dream team » qu’elle a composée avec Jean-François Baby d’Artix, professeur de musique, Sandrine Baradat, 51 ans, aide soignante à Pau, Tom Dubois-Robin, d’Hendaye, agent hôtelier et Joëlle Losson, 65 ans, de Bonnut, principale de collège à la retraite.
Son seul regret : voir l’ensemble de la gauche partir en ordre dispersé et ne pas faire front commun sous les couleurs de la NUPES, « alors que 650 mesures à appliquer d’urgence avaient été partagées », ce qui fait qu’une fois de plus il n’y aura probablement pas de petite musique insoumise au Sénat.
Une Sandra Pereira-Ostanel, avec son verbe, son militantisme et ses convictions, tirant de leur béate torpeur des sénateurs en pleine sieste au Palais du Luxembourg, ça fait pourtant rêver.
Pascale VIOT et Jean-Yves VIOLLIER