La mauvaise manière faite à Arroka

Cette association de chants basques, qui se produit gratuitement le premier dimanche de chaque mois sur le parvis du casino de Biarritz, doit désormais payer si elle veut accéder au fumoir.

Si vous avez l’habitude de déambuler à Biarritz le dimanche matin, vous les avez sûrement entendus et êtes venus les applaudir. Arroka elkartea, association culturelle spécialisée, a plus de trente ans d’existence et ravit le premier dimanche de chaque mois les Biarrots et les touristes avec une aubade d’une heure. L’association qui se produit dans tout le Pays basque, mais aussi sur les marchés de Noël ou de Pâques, depuis une bonne quinzaine d’années pour la plus grande satisfaction de tous, n’a jamais demandé à quiconque ni un eusko ni un centime d’euros, tout comme l’association Mutxiko qui lui succède ensuite pour offrir au public une heure de danses basques.

Après la pandémie, les deux associations culturelles ont eu une mauvaise surprise en renouant avec leurs vieilles habitudes de se réfugier dans le fumoir du casino les jours de pluie, ce qui arrive rarement au Pays basque mais quelquefois tout de même. Convaincue que les troubadours font désormais partie de la volaille à plumer, la municipalité, qui n’hésite pas par ailleurs à engager 45 000 euros pour une exposition gratuite au casino Bellevue de l’artiste Brigitte Kardesh ou à taxer de plusieurs millions d’euros les contribuables biarrots pour que les nantis puissent se prélasser à l’Hôtel du Palais, a décidé que si les musiciens trempés voulaient utiliser le fumoir le dimanche matin, ils devraient payer.

À Biarritz et nulle part ailleurs

Stupéfaction des deux associations militantes de la culture basque lorsque l’Office du Tourisme leur a annoncé qu’ils devraient désormais payer… 300 euros pour bénéficier de l’accès au fumoir, « un gardien et une femme de ménage devant être prévus».

Après une demande d’arbitrage à l’Adjointe à la Culture, Anne Pinatel, la mairie, dans son infinie mansuétude, a décidé de prendre 120 euros à sa charge. Mais les deux associations, qui estiment à juste titre qu’il ne faut pas prendre les musiciens ou danseurs basques pour des pigeons bordelais, refusent de débourser le moindre centime alors qu’elles se produisent gratuitement pour le plus grand bonheur de tous.

De l’argent, il y en a, mais visiblement pas pour tout le monde. Cette même mairie qui casse les pieds à deux associations méritantes, envisage le plus sérieusement du monde, comme on l’a appris lors du conseil municipal du 1er avril, de prendre en charge les billets d’avion et les nuitées au Palais des « people » qui viendraient disputer une partie de pétanque pour inaugurer la privatisation du salon Diane du casino, désormais réservé à une clientèle haut de gamme.

Mais depuis quand est-ce le propriétaire qui paie la pendaison de crémaillère de son locataire ?

Jean-Yves VIOLLIER

5 commentaires

  1. Inadmissible…Effectivement nous avons appris cela le premier dimanche du mois d’avril. Notre maire serait elle contre la culture basque ? Dépense inutile aussi :
    40 000 euros investis pour le parking rue Borde d André non indispensable depuis que le quartier a été mis en zone bleue. Le simple aménagement de cet espace en jardin public aurait suffit donc à moindre coût. Faisant partie des conseils participatifs je l avais suggèré. Depuis j ai démissionné car nous ne servons strictement à rien !
    Jessica Mila

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  2. Buru buztan gabe.

    Sans queue ni tête. Le coup de la mairie d inviter la jet set et de faire payer arroka est incompréhensible.

    Réveille toi mairie. Udal etxea esnatu ezazu !
    Alan Abeberry

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  3. Déplorable, ne reste t-il donc plus de politiques honnêtes ? Qui ne trempent pas dans les magouilles de copain à droite à gauche ?
    Sandrine Delvalle

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  4. Bonjour
    Merci à RAMDAM en la personne de Jean-Yves Viollier, car faisant suite à cet article , Madame le Maire s’est engagée à trouver une solution pour Arroka et l’équipe des mutxikos. On ne peut que s’en féliciter.
    Hervé Boissier

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